PROGRAMMES D’ACTIONS
La Maison de la transhumance développe, soutien ou participe à des programmes d’actions dans les domaines de la valorisation économique, patrimoniale ou environnementale de la transhumance, et plus globalement de l’élevage pastoral. Ces programmes sont la plupart conduits en partenariat avec de nombreux organismes, dans des dimensions départementales, régionales, nationales, européennes ou méditerranéennes.
INSCRIPTION DE LA TRANSHUMANCE AU PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL DE L’HUMANITE (UNESCO)
Le Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel, réuni mi-décembre 2019 à Bogota en Colombie, a inscrit la transhumance sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le dossier, présenté par l’Italie, la Grèce et l’Autriche, est intitulé « La transhumance, déplacement saisonnier de troupeaux le long des routes migratoires en Méditerranée et dans les Alpes ».
Voir le lien :
https://ich.unesco.org/fr/RL/la-transhumance-deplacement-saisonnier-de-troupeaux-le-long-des-routes-migratoires-en-mediterranee-et-dans-les-alpes-01470
Pour la France, un dossier, porté par un Comité de Pilotage animé par le CORAM (Collectif des races de massifs) et les acteurs du pastoralisme (dont la Maison de la transhumance et le CERPAM pour le territoire Provence/Alpes) a abouti à l’inscription des pratiques de la transhumance à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel par le Comité du patrimoine ethnologique et immatériel le 2 juin 2020. Six territoires ont été identifiés : Pyrénées, Massif Central, Vosges, Jura, Provence-Alpes, Corse.
Une candidature multinationale d’agrégation (France, Espagne, Roumanie, Albanie, Croatie, Andorre, Luxembourg) a par la suite été déposée auprès de l’UNESCO en mars 2022.
La pratique de « la Transhumance, déplacement saisonnier de troupeaux » a été inscrite officiellement sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (UNESCO) lors de la dix-huitième session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (Kasane, République du Botswana, du 4 au 9 décembre 2023).
Un Plan de Sauvegarde et de Valorisation de la Transhumance est en cours d’élaboration , sous l’égide du CORAM et d’un Comité de Pilotage élargi.
Il a permis l’obtention d’un programme intitulé « Interprétation, médiation, et communication sur les valeurs culturelles et sociétales de la transhumance » dans le cadre d’un Appel à projets ANIMERA : Animation Nationale et Inter-régionale pour Mêler Enjeux Ruraux et Agricoles.
Dans le cadre de la mise en place d’une stratégie nationale de médiation et de communication, l’objectif du programme est permettre aux acteurs de la communauté pastorale de promouvoir et de (re)négocier la place de la transhumance dans les projets de territoire auprès des autres usagers des espaces pastoraux et plus globalement de la société civile. Il s’agit ainsi de définir et former un réseau de relais territoriaux dans les différents massifs concernés, de mettre à leur disposition des outils de médiation et de communication, ainsi que de préparer un colloque international avec les dix pays ayant obtenu l’inscription de la transhumance au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Un plan de valorisation à l’échelle de la Région SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur est également en cours.
Voir le site : https://transhumance-patrimoine.fr
Les pratiques et savoir-faire de la transhumance en France
LA ROUTO. SUR LES CHEMINS DE LA TRANSHUMANCE
Le projet La Routo® est issu de plus de dix ans d’échanges entre de nombreux partenaires des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Piémont. Il a pour ambition la mise en œuvre et l’animation d’un itinéraire et d’un réseau transfrontaliers reliant la plaine de la Crau à la vallée de la Stura, sur les traces des troupeaux ovins qui pratiquaient la grande transhumance estivale depuis les plaines de basse Provence jusqu’aux vallées alpines du Piémont.
Cet itinéraire, qui s’appuie sur les anciennes drailles et carraires de transhumance, a été homologué sentier de Grande Randonnée par la Fédération Française de Randonnée en juin 2020 et porte le nom de GR®69 La Routo®.
Véritable outil de développement durable des territoires, La Routo associe l’ensemble des filières agricole, gastronomique, touristique, artisanale, environnementale et patrimoniale autour d’une thématique fortement identitaire dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Piémont.
La Routo correspond aux nouvelles attentes du public en faveur d’un tourisme de patrimoine, de découverte, de partage et d’échange équitable. Il a bénéficié d’un programme européen de type ALCOTRA (août 2011 – octobre 2013), sur la mesure de référence « Economie Rurale ». Intitulé « La Routo. Produits et métiers de la transhumance », le chef de file en était la Maison Régionale de l’Elevage et le partenaire italien la Comunità Montana Valle Stura. Ce programme a notamment permis de consolider les partenariats avec les organisations professionnelles françaises d’élevage (Chambres d’agriculture, CERPAM, EPLA Digne-Carmejane, Institut de l’Elevage, Maison de la transhumance…) et italiennes (Consorzio l’Escaroun, Cooperativa Lou Barmaset…), donnant de solides bases au projet.
L’objectif, désormais, à la suite de financements européens (programmes ALCOTRA Pitem MITO et LEADER coopération La Routo. Itinéraire agritouristique sur les pas de la transhumance), est de faire de La Routo un itinéraire transfrontalier emblématique de la grande itinérance, reliant les plaines de Provence aux montagnes alpines. L’homologation du GR®69 a été obtenue en juin 2020 et la pose du premier jalon réalisé dans le vallon du Laverq en septembre 2020. L’ouverture de l’itinéraire est effective depuis le printemps 2022. Le topoguide® est disponible depuis le 9 juin 2022.
Renseignements : Maison de la transhumance et www.larouto.eu
DEVELOPPEMENT DE VÊTEMENTS DE RANDONNEE ET D’ACTIVITES DE PLEINE NATURE EN LAINE MERINOS D’ARLES
La race mérinos se caractérise par sa haute spécialisation dans le domaine de la production de la laine. Elle est également connue pour sa grande rusticité et sa capacité d’adaptation à des milieux forts dissemblables. Ces caractéristiques ont rendu possible son acclimatation dans les cinq continents. La laine mérinos est une fibre naturelle et performante, douce, qui ne gratte pas, chaude dans le froid et fraiche dans la chaleur. Elle est respirante pour empêcher la moiteur et ne retient pas les mauvaises odeurs. Elle régule en outre la température corporelle, bénéficie d’un excellent rapport poids/chaleur et accompagne les mouvements. Ces qualités ont permis le développement récent d’une gamme de vêtements techniques (vestes, pulls, sous-vêtements, tee-shirts, collants, tours de cou, chaussettes, bonnets…) dans un domaine, celui de la randonnée, de la montagne et de l’itinérance, à partir de laines mérinos venant de l’hémisphère sud (Nouvelle-Zélande, Australie). La race mérinos d’Arles a été créée en Pays d’Arles il y a plus de deux cent ans pour améliorer la qualité des laines issues des races locales. Après avoir été la base d’une économie florissante, subie plusieurs crises successives, suite à l’ouverture des marchés mondiaux et la concurrence des fibres synthétiques, la laine n’est aujourd’hui plus qu’un sous-produit de l’élevage ovin, orienté désormais vers la production de viande d’agneaux. Associée au Collectif pour le Promotion du Mérinos d’Arles et à une société spécialisée (DAL GRANDE Naturfasern), la Maison de la transhumance développe depuis 2014 un projet de vêtements techniques en laine mérinos d’Arles dans le domaine de la randonnée et des activités de pleine nature. Une première phase a permis de vérifier la faisabilité du projet. La finesse de la laine mérinos d’Arles permet de réaliser certains types de vêtements techniques : pulls, vestes, chaussettes et accessoires (bonnets, tour de cou…), mais pas de sous-vêtements (tee-shirts, collants, boxers…) qui nécessitent une laine plus fine et des mèches plus longues. A ce jour, seules sont commercialisées des chaussettes, composées de 80% de laine mérinos d’Arles. Elles comportent une pointe anatomique pour une meilleure coupe et présentent également de nombreux détails techniques : support du tendon d’Achille et du cou-de-pied, rembourrage du talon, couture pour prévenir les ampoules… Ce projet a obtenu le second prix des « Trophées de l’Innovation » dans le cadre du Salon des Agricultures de Provence 2018. Un dossier d’agrément du projet en « Groupement d’Intérêt Economique et Environnemental » a été déposé auprès de la DRAAF par le Collectif pour la Promotion du Mérinos d’Arles. Il a été agréé en décembre 2018. L’objectif est de proposer une gamme de vêtements de randonnée et d’activités de pleine nature, valorisée sous les marques déposées « LA ROUTO » et « MERINOS D’ARLES SELECTION », qui a été lancée lors de l’inauguration du sentier de randonnée La Routo (GR®69, homologué en juin 2020 par la FFRandonnée), à l’automne 2022.
Une gamme complète de produits
La gamme de vêtements, sans doute unique en Europe, est aujourd’hui complète. Elle est composée de différents modèles de vestes (avec capuche ou sans, certaines étant réversibles), pulls (certains à coll zippé et réversibles), t-shirts (manches courtes et longues, débardeurs, coll zippé ou pas), leggings, chaussettes (modèles tailles haute, moyenne, basse). Cette gamme d’exception, qui comporte de nombreuses innovations technologiques, réussit la performance d’allier la technique et le confort. Elle a été présentée au printemps 2023 lors du Salon International de l’Agriculture de Paris, du Salon du Randonneur de Lyon, du Congrès Fédéral de la FFRandonnée. La gamme est commercialisée sous la marque Trans:humance® et la collection La Routo®. Un site de vente en ligne est désormais ouvert : www.transhumance.de
Une filière de proximité à consolider
Pour la confection de la première couche (t-shirts, leggings), de la laine mérinos des Iles Falkland, plus fine que la laine mérinos d’Arles, est importée. La gamme de vêtements est produite dans une filière de proximité et dans un rayon d’environ 600 km entre la France, le Piémont italien et le Bade Wurtemberg (Allemagne). La volonté est de créer des vêtements textiles durables, en maitrisant toute la chaine de valeur, depuis l’élevage jusqu’aux produits finis proposés aux consommateurs.
L’objectif est également de mieux faire connaître la laine mérinos d’Arles, produit d’exception à l’origine de la création de la race il y a plus de deux cents ans, très peu valorisée aujourd’hui dans le milieu du textile. Les étapes à venir sont ainsi la mise en œuvre de la traçabilité des produits, la création d’une société commerciale, la mise en place des produits dans les enseignes spécialisées et les magasins de produits de pays, le développement de la vente directe dans les élevages.
SAUVEGARDE ET VALORISATION DE LA BERGERIE DE LA FAVOUILLANE
Sise sur une propriété du Grand Port maritime de Marseille, au domaine du Radeau (commune de Port-St-Louis-du-Rhône), la bergerie de la Favouillane est le dernier exemplaire de bergerie à contreforts, abside et couverture de sagne du delta du Rhône et le vestige encore en fonction d’une architecture dite vernaculaire, remontant à l’Antiquité (cf. bergeries romaines de la Crau). Rappel des faits Lorsqu’en 1972, la Cie des Salins du Midi, héritière du Radeau, possédé depuis 1881 par la Cie générale des Produits chimiques du Midi, cède ce domaine de quelque 400 ha au Port autonome de Marseille (PAM), dans le cadre des acquisitions foncières destinées à l’industrialisation de la zone de Fos-sur-Mer, elle se réserve le droit de démonter et transférer la bergerie à Listel pour y aménager un musée du vin. En 1974, cependant, la commission des affaires culturelles de la Fondation du Parc naturel régional de Camargue plaide pour sa restauration in situ et alerte les autorités. Mais en vain, car le PAM insiste pour qu’elle soit transférée. M. Vincent PORELLI, député-maire de Port-St-Louis-du-Rhône, finit cependant par obtenir sa conservation in situ et signe, en 1980, une convention dans laquelle le PAM s’engage à conserver et restaurer la bergerie sur le domaine du Radeau, à la condition qu’elle ne fasse pas l’objet d’une protection réglementaire au titre des monuments historiques. Des travaux sont alors entrepris en novembre 1980 et se sont poursuivis jusqu’en août 1981. Les murs ont été décroûtés puis enduits au mortier de chaux, les pierres des contreforts et du pignon rejointoyées, la charpente, mise à nu et partiellement restaurée, le mur pignon, consolidé par deux haubans métalliques, la couverture de sagne, entièrement refaite, l’ouverture principale, équipée d’une nouvelle porte et l’intérieur, d’un éclairage. L’éleveur ovin transhumant qui l’utilise, Constant BELLIARDO, un professionnel reconnu, accepte alors que la bergerie demeure visitable à condition que son exploitation pastorale n’en soit pas perturbée. Enfin restaurée et fonctionnelle, la bergerie semble sauvée. Mais Constant BELLIARDO meurt subitement en 1983. Ceux qui vont lui succéder ne font pas preuve des mêmes motivations et la bergerie va commencer à se dégrader. Faute d’une nouvelle restauration, 40 ans plus tard, la bergerie déjà très endommagée, disparaîtra. L’objectif que défend la Maison de la transhumance avec le soutien du Parc naturel régional de Camargue et de nombreux partenaires (Les Amis du Vieil Arles, l’Académie d’Arles, le CERPAM, la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône…) consiste à retrouver sur place, une unité pastorale pouvant recevoir un troupeau d’un millier de tête et décider un éleveur compétent à s’y installer dans le cadre d’une convention. Le site du Radeau et la Favouillane restaurée constitueraient alors une « vitrine » de l’élevage ovin transhumant dans sa phase hivernale dont la Maison de la transhumance se chargerait de la mise en valeur. La Bergerie de la Favouillane a été sélectionnée en septembre 2020 par la Mission Stéphane Bern, ce qui laisse envisager le lancement, enfin, de la campagne de restauration de la bergerie. Par un communiqué de presse en date du 21 décembre 2020, le Grand Port Maritime de Marseille annonce la réhabilitation prochaine de la bergerie de la Favouillane. Cette restauration s’accompagne de la demande auprès de la direction régionale des affaires culturelles, de l’inscription de la Favouillane à l’inventaire des monuments historiques, ce qui a été obtenu au printemps 2021. Les travaux ont débuté durant l’été 2022 et devraient se terminer durant l’année 2024. Ils permettront à terme le rétablissement de l’activité pastorale qu’accueillait auparavant la bergerie.
DP Mission Patrimoine 2020_Les 101 sites de maillage
ETUDE « LES ELEVAGES HERBASSIERS EN PROVENCE ALPES COTE D’AZUR. ETAT DES LIEUX ET PROSPECTIVES »
Un herbassier est un éleveur ovin sans terre, qui suit la pousse de l’herbe avec son troupeau tout au long de l’année. Il loue à la saison des places d’herbage, de la plaine à la montagne, sur la base d’accords verbaux ou de conventions pluriannuelles de pâturage, et valorise très souvent les bois, collines et campas. Le troupeau constitue l’unique capital, à l’exception d’un véhicule et de petits matériels : filets, clôtures mobiles, parc de tri, abreuvoirs… Ce type d’élevage itinérant, basé essentiellement sur le pastoralisme et la transhumance estivale, était très présent en Provence-Alpes-Côte d’Azur, particulièrement dans les plaines de Crau et de Camargue ou les territoires boisés de basse Provence. On le retrouve également dans le sud-ouest de la France, sous l’appellation berger sans terre, ou encore dans l’Italie du nord, sous le terme de pastore vaganti. Le statut du berger sans terre pose bien évidemment de multiples questions par rapport aux législations sanitaires, aux normes administratives d’installation, à l’obtention des aides liées à l’élevage ou au pâturage, pour lesquelles un minimum de stabilité est indispensable. Il correspond pourtant à une forme d’élevage pastoral du plus grand intérêt pour l’entretien des paysages et des espaces naturels, la lutte contre l’embroussaillement ou les incendies. Il permet également de nos jours à de jeunes bergers, notamment ceux qui ne sont pas d’origine agricole, de s’installer progressivement, souvent avec de petits troupeaux appuyés sur de la vente directe, dans des territoires ou le prix du foncier est devenu inabordable.
Un stage réalisé par Candice Vionnet (Montpellier SupAgro), en partenariat avec la Maison de la transhumance, réalisé de mars à septembre 2020, a donné lieu à la production d’un mémoire d’ingénieure intitulé « Elevages herbassiers en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Etat des lieux et préconisations » soutenu le 15 septembre 2020 (…). Cette étude servira de support dans les années à venir pour établir des préconisations et prospectives afin de garantir la pérennité de ce système d’élevage spécifique. Sont également envisagées la réalisation d’une exposition et d’une publication.
Renseignements : Maison de la transhumance
ETUDE SUR LES SAVOIRS VETERINAIRES TRADITIONNELS ET POPULAIRES
Les pratiques vétérinaires dites traditionnelles et populaires sont liées à l’intense et plusieurs fois millénaire activité agro-pastorale des territoires de Provence, mais également à la pratique de la transhumance vers le massif alpin. Elles sont liées aux ressources végétales locales (plantes médicinales), à des remèdes dits mécaniques, ou sont d’ordre magico-religieuses. Elles peuvent être liées à des savoirs médicinaux antiques ou à des pratiques plus récentes, certaines étant encore en cours malgré le développement de la médecine vétérinaire conventionnelle. L’évolution des pratiques est à corréler avec les transformations de l’agropastoralisme et l’émergence de la « biomédecine vétérinaire ». La disparition progressive des informateurs, mais également la transformation de certains milieux naturels, donnent un caractère de quasi d’urgence à ces recherches. Il s’agit à la fois de préserver ces savoirs, mais aussi, pour les plus pertinents, d’en assurer la transmission. Ils seront ainsi enseignés dans les écoles de bergers, notamment celle du domaine et centre de formation du Merle, aujourd’hui plus ancienne Ecole de Bergers de France, mais également dans les formations (homéopathie, phyto-aromathérapie…) proposées par les Chambres d’agricultures. Ces recueils (enregistrements, photographies, documents…) donneront lieu à l’édition d’une publication. Ils prendront également place dans le prochain Centre euro-méditerranéen de ressources de la transhumance au domaine et centre de formation du Merle, où un espace spécifique sera aménagé. Cette étude pourrait aussi être valorisée dans le cadre de l’aménagement d’un jardin des plantes et des savoirs vétérinaires, qui prendrait toute sa dimension dans le cadre du sentier d’interprétation et de découverte qui sera mise en place prochainement au domaine et centre de formation du Merle.
PASTEURS, PAYSAGES. PASTORALISME EN PROVENCE-ALPES-COTE D’AZUR
Réalisés entre 2012 et 2015, un inventaire photographique des paysages pastoraux de Provence-Alpes-Côte d’Azur et une collecte ethnographique de témoignages, ont permis de procéder à l’état des lieux de l’élevage pastoral de la Région dans les secteurs ovin, bovin, caprin et équin. Eleveurs, bergers, manadiers ou gardians, hommes et femmes que l’on dira pasteurs, y disent la réalité de leur vie, face aux paysages qu’ils façonnent.
Une première exploitation de ces missions aboutit en juin 2016 à la publication d’un ouvrage de 240 pages, illustré d’une centaine de quadrichromies dont cinquante panoramiques, coédité par les Editions Actes Sud et la Maison de la transhumance : Pasteurs, Paysages – Pastoralisme en Provence-Alpes-Côte d’Azur (photographies Lionel ROUX, textes Jean-Claude DUCLOS et Patrick FABRE). Associant le témoignage d’une cinquantaine d’hommes et de femmes, éleveurs et bergers des six départements de Provence-Alpes-Côte d’Azur, aux paysages qu’ils façonnent par leur relation à l’animal, les auteurs de cet ouvrage proposent une lecture de tout ce que leur activité génère. Dans cette région, riche de la grande variété des paysages méditerranéens où l’élevage pastoral a conservé sa place, cette activité entretien la biodiversité naturelle de près d’un million d’hectares, des plaines littorales aux montagnes des Alpes.
Résultat d’un projet de vie dans un espace donné, le paysage, ici décrypté par l’image et le témoignage, devient lisible dans tout ce qu’il implique. Pour les pasteurs, éleveurs, manadiers, bayles, bergers, bergères ou gardians qui ont confié ce qui donne sens à leur vie, comme pour ses spectateurs, le paysage est alors « ressource où vivre peut indéfiniment puiser ». Empruntée au philosophe François JULLIEN, cette idée forte inspire chacune des pages de ce livre humaniste.
Une seconde valorisation s’est matérialisée par l’organisation d’un colloque intitulé « Elevage pastoral, espaces protégés et paysages en Provence-Alpes-Côte d’Azur » le 8 décembre 2016 au siège du Crédit Agricole Alpes Provence (Aix-en-Provence), en partenariat avec le CERPAM et l’ARPE. Les actes ont été publiés en septembre 2017 aux Editions La Cardère.
Renseignements : Maison de la transhumance
SAUVEGARDE DU CHIEN BERGER DE CRAU
Le chien berger de Crau était autrefois très présent dans les grands troupeaux transhumants de Provence. Chien rustique au caractère affirmé, il était notamment utilisé pour « faire la route » vers les Alpes lors de la transhumance estivale, jusqu’à la fin des années 1970.
Il a été depuis largement remplacé par d’autres races, comme le Beauceron ou plus récemment le Border-collie. Il est toutefois toujours présent dans les élevages de Provence-Alpes-Côte d’Azur, quelques bergers et éleveurs passionnés se le transmettant de génération en génération.
En 2008, la Maison de la transhumance et la Société Centrale Canine se sont mobilisés autour de la reconnaissance de ce chien de travail en tant que race. Une telle reconnaissance assure en effet le soutien des structures officielles et donne de plus grandes chances de survie à cette population. Un premier état des lieux a ainsi été réalisé quant à la présence effective de ces chiens (mesures, premier inventaire).
En 2009, un premier rassemblement a été organisé lors de la foire de la Saint-Valentin de Saint-Martin-de-Crau. En 2010, une association a été créée : l’Association de Sauvegarde du chien « Berger de Crau ».
Cette association a pour principaux objectifs de regrouper les propriétaires de chiens, d’établir un standard de la race en tant que chien de travail, la sauvegarder, la promouvoir, ainsi que de mettre en œuvre un inventaire du cheptel existant et un suivi génétique. Elle organise chaque année un rassemblement lors de la foire de Saint-Martin-de-Crau (second mercredi du mois de février) permettant l’identification électronique des chiens et le recensement des propriétaires.
Renseignements : Association de Sauvegarde du chien « Berger de Crau ».
Les Glycines, avenue de Céret, 13310 Saint-Martin-de-Crau
chiendecrau@gmail.com