Elevage pastoral et société : des liens à renforcer
Sous l’impulsion de différents mouvements ou associations, une partie de plus en plus importante des sociétés occidentales est traversée par des questionnements qui ont pour nom animalisme, antispécisme, véganisme… Certes, des progrès sont à faire et notamment sur les conditions d’abattage. L’association L 214 qui a dénoncé les plus condamnables a entraîné un certain nombre de décisions dont la mise en place obligatoire dans les abattoirs à partir du 1er janvier 2018 d’une vidéo-surveillance (vote de l’Assemblée nationale du 12 janvier 2017) et la mise en place, sur chaque site d’abattage d’un comité local de suivi réunissant « des élus locaux, l’exploitant et les représentants des salariés de l’abattoir, des éleveurs, des services vétérinaires, des bouchers, des associations de protection animale, des associations de consommateurs et des représentants religieux dans la mesure où il est pratiqué un abattage rituel ». Il est à souhaiter que ces nouvelles dispositions permettent d’améliorer les conditions du bien-être animal, jusqu’au terme de la vie. Mais force est aussi de constater que l’objectif, par ailleurs avoué, d’associations telles L 214, est de renoncer à l’alimentation carnée et à l’élevage des animaux. Or, même si chacun doit rester libre de manger ou non de la viande, l’idéologie au nom de laquelle ce choix devrait s’imposer à tous est bien évidemment à combattre. Notons qu’elle tire un trait sur dix millénaires de notre histoire, celle de la domestication animale et de la place qu’elle occupe dans nos cultures, nos religions, nos représentations, nos pratiques, et aussi qu’elle détourne l’attention vis-à-vis de questions autrement plus importantes dans le monde d’aujourd’hui, comme celle du respect des droits humains. La Maison de la transhumance, comme l’ensemble des partenaires des filières d’élevage, doit rester vigilante à ces mouvements, afin d’y apporter les réponses appropriées. Cela commence bien sûr par la poursuite de l’amélioration des conditions d’élevage et d’abatage des animaux. Ces mouvements ne peuvent que conforter la Maison de la transhumance dans la nécessité qu’il y a de convaincre nos sociétés contemporaines des multiples apports de l’élevage pastoral, économiques, environnementaux, paysagers, culturels, voire spirituels, et de la nécessité sans doute de le démarquer d’une production industrielle exclusivement guidée par la recherche du profit maximum.